quarta-feira, 3 de outubro de 2012

L'injustice ménagère

La justice ne concerne pas seulement le droit de vote, l’accès à l’emploi, les revenus… mais commence aussi à la maison. Autant dire que nous sommes loin du compte. Aspirateur, vaisselle, repassage, suivi des devoirs, courses… restent majoritairement le lot des femmes même si elles travaillent. C’est ce que l’on a coutume d’appeler la « double journée ». Dans une société qui en appelle toujours à plus de justice, l’inégalité entre les hommes et les femmes au jour le jour est patente. D’après les enquêtes « Emplois du temps » de l’Insee, les femmes en 1974 prenaient en charge 75,2 % du travail domestique, en 1998, cette part est toujours de 65,6 %. Autant de temps en moins pour s’investir dans la vie professionnelle ou pour les loisirs. Comment les femmes vivent-elles cette inégalité ? Pourquoi, en dépit de l’évolution des mentalités, sont-elles encore surinvesties dans les tâches ménagères ? C’est la question que se sont posée quelques sociologues sous la direction de François de Singly dans un ouvrage intitulé L’Injustice ménagère (Armand Colin, 2007). Premier constat : les femmes en font plus, mais ne jugent pas nécessairement injuste le partage des tâches alors que les hommes ont tendance à surestimer leur contribution. Il ne suffit pas pour l’expliquer d’invoquer l’intériorisation de la domination masculine. Il apparaît que la question ménagère touche de plein fouet la définition des identités de genre. Beaucoup de femmes veulent être reconnues comme de bonnes cuisinières, de bonnes ménagères… et ont du mal à lâcher la direction des affaires domestiques. Les hommes, on les comprend, ne réclament pas forcément à grands cris des tâches jugées peu masculines même si du coup ils décident de peu de chose dans l’organisation du ménage… C’est sans nul doute la conception du couple qu’il faut repenser pour espérer parvenir un jour à la parité dans la sphère privée.

 

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